Depuis le 4 juin, je me retrouve en moyenne 20h par jour dans cette petite pièce. Ma vie a pris un tournant à 180° alors que j’avais tout pour être heureuse dehors. Plus les jours passent et plus les murs se rétrécissent, j’ai l’impression d’être une lionne en cage. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même mais la chute est rude. Mon conjoint, mon fils, mes animaux, mes loisirs, mon travail et tout ce qui faisait de moi une personne insérée dans la vie se sont envolés.
Dans ce petit espace que je suis contrainte de partager avec une personne à l’opposé de moi et de mes valeurs ; je suis emprisonnée avec mes pensées, mes remords, mes regrets et ma grande culpabilité. J’ai beau regardé par cette fenêtre, pour essayer de voir un horizon meilleur pour moi mais je ne vois que le mur d’enceinte de cette prison qui me ramène sans cesse à la dure réalité des actes que j’ai commis. Je ne pense pas être une mauvaise personne mais chaque jour, on sait me faire comprendre que puisque je suis enfermée dans cette cellule je ne vaux pas mieux que tous ceux qui se retrouvent un jour ici. Dans mon travail, j’étais au service des personnes, de leur bien-être et je contribuais à les faire vivre leurs derniers moments de vie dans les meilleures conditions. À cette heure, c’est moi qui aurait besoin d’être aidée mais je me retrouve seule à devoir me sauver de mes démons et de mes pensées.
La résilience va être difficile à mettre en place cette fois-ci surtout dans les conditions actuelles. J’ai l’impression, tous les jours de devoir m’affronter pour ne pas sombrer définitivement surtout pour mon fils chéri qui n’a rien fait pour mériter une mère qui n’a pas su garder ce qu’elle avait réussi à bâtir seule et malgré toutes les épreuves déjà affrontées dehors. J’espère sortir vite et la tête haute de cette étape de ma vie et réussir à retrouver ma joie de vivre, le bonheur, et le sourire perdus ; enfin ma vie, ma liberté, tout simplement.
Naëlle.