Étude préalable de l’œuvre « Border (Lange) » de Richard Deacon
En art contemporain, les artistes font feu de tout bois : du plastique aux outils numériques, de nombreux éléments de notre quotidien sont devenus des matériaux de création.
Comment faire pour conserver dans le temps les œuvres contemporaines qui, quand leur technologie ne devient pas obsolète, voient leurs matériaux se détériorer avec les années ?
Voilà la question qui se pose au sujet d’une œuvre qui a été acquise par le FRAC Lorraine, en 1991, mais conservée au MUDAAC depuis 1992 : « Border (Lange) », une sculpture réalisée par l’artiste britannique Richard Deacon, à partir de morceaux de bois en lamellé collé recouverts d’une coque en PVC.
Plus de 30 ans après son arrivée au musée, cette œuvre est dans un état préoccupant : les fentes du bois, qui existaient à l’origine, se sont profondément aggravées, et le PVC s’est altéré.
Peut-on réparer la partie en bois, sans toucher au PVC, comme le souhaiterait l’artiste que l’on a contacté ? Ou bien faut-il accepter que l’œuvre évolue avec le temps, et imaginer des options adaptées pour que les fentes cessent de grandir ? Ou alors y a-t-il encore d’autres scenarii à envisager ?
Pour trouver la meilleure solution possible, deux conservatrices-restauratrices, Isabelle Cuoco et Lisa-Clémentine Guillou, sont venues étudier la sculpture sous tous ses angles, et réaliser ce qu’on appelle une « étude préalable avant restauration ».
Richard Deacon, « Border (Lange) », 1991 © MUDAAC Épinal, clichés CD88 - Arthur Perrin